Bien avant d’écrire l’Histoire du rallye Monte Carlo avec ses ID19 et DS21 (victoires 1959 et 1966) ou avec son triplé Loeb / McRae / Sainz en 2003, Citroën avait marqué de sa patte ce rallye aujourd’hui centenaire.
En 1934, André Citroën a 56 ans. Patron respecté et innovant, il marque le début du siècle de ses modèles de série mais aussi de ses coups de pub et ce, bien en avance sur son époque. Précurseur, bien avant les Guy Fréquelin ou Olivier Quesnel, André Citroën souhaitait engager au rallye Monte Carlo un des véhicules de sa marque afin de porter haut ses couleurs sur ce rallye qui était déjà un événement. A une époque où le Monte Carl’ n'était pas à proprement parler une épreuve sportive mais surtout un moyen d'attirer la jet set européenne à Monaco, André Citroën propose à François Lecot et Maurice Penaud d’être son équipage pour l’édition 1934, chose que le duo ne mit pas longtemps à accepter. Mais bien avant la création du mot buzz, André Citroën savait créer le buzz. On pourrait par exemple penser à la Tour Eiffel aux couleurs de la marque, aux croisière jaune noire ou blanche, aux jouets à son effigie, ou encore aux records avec Petite Rosalie. Là, sur la classique du mois de janvier, André Citroën allait engager un bus, oui un bus, le modèle T45, petit dernier des usines de Javel. L’équipage Lecot/Penaud allait alors être complété de quelques équipiers des Croisière jaune et Croisière noire, histoire de faire plus… « team officiel »
Le bus était un Citroën T45, modèle de pré-série, préparé pour l’occasion par les usines de Javel. La course, si on peut dire, partait de Varsorie pour un parcours de concentration de 2614km à travers la Pologne (Varsovie, Cracovie), la Tchécoslovaquie (Prague), l’Allemagne (Francfort), la France (Strasbourg) puis Monte-Carlo. Monte-Carlo qu’allait rejoindre sans soucis particuliers notre équipage, malgré le froid et les routes défoncées par les pluies. Avant de rejoindre Monaco, le bus fut astiqué et nos 10 hommes d’équipages se changèrent, délaissant leurs combis de mécano pour revêtir de plus élégants costumes, dignes d’une remise de prix avec Louis II de Monaco, alors Prince de Monaco. Leurs tenues dénotaient bien de celles des autres concurrents après 2614 kilomètres de course… Si notre embarcation n°144 allait se classer à la 90ème place, là n’était pas l’important, le but avait été de créer l’événement, de créer le buzz dirait-on aujourd’hui. André Citroën l’avait bien compris et avait marqué le coup. Il avait créé le marketing sportif, et ce bien avant les autres…
Autre anecdote au sujet de Monte Carl’ 1934, le numéro 145 était une autre Citroën aussi atypique que le bus. Il s’agissait d’une Kégresse, une autochenille Kégresse, qu’on avait pu voir quelques années auparavant dans les croisières jaunes, noires ou blanches. A son volant, ce n’était que ni plus ni moins que le concepteur de la Kégresse, Alphonse Kégresse himself.
Quand la course est mythique, la victoire est légendaire. En toute simplicité, quand Peugeot, Bouffier et Panseri remportent le Rallye Monte Carlo, ce matin dans l'Equipe.
Nom : Al-Attiyah. Prénom : Nasser Salih. Date de naissance : 21 décembre 1970. Particularité : pratique le tir au pigeon. Palmarès : FIA Middle East Rally Championship 2003 FIA Middle East Rally Championship 2005 FIA Middle East Rally Championship 2006 FIA Middle East Rally Championship 2007 FIA Middle East Rally Championship 2008 FIA Middle East Rally Championship 2009 FIA Production World Rally Championship 2006 Vainqueur Dakar 2011
Qui est Nasser Al Attiyah ? Nous pourrions dire qu’il est l’homme qui a remporté le Dakar Argentina Chile 2011, troisième du nom. Cela pourrait suffire à dire « ah oué quand même » ou à avoir un sourire acquiesçant mais pourtant, son palmarès et son expérience sont bien plus importants que cette seule victoire. A 40 ans, il remporte avec son copilote allemand Timo Gottschalk le plus prestigieux de rally-raid qu’il soit. A 40 ans, il trouve enfin un statut, une place dans l’histoire de sport automobile. Certaines personnes pourraient dire qu’il n’a jamais rien remporté de si prestigieux, c’est vrai, mais cette victoire est au moins digne de son investissement, de son expérience acquise depuis de nombreuses années. Car il faut bien l’avouer, si Nasser envoie du bois en PWRC en MERC (Middle East Rally Championship, le Championnat du Moyen Orient dans la langue de Molière) ou en Rally-raid, on ne sait pas réellement quel niveau il aurait en WRC par exemple, au haut niveau du rallye mondial, avec une C4 ou une Focus, ou encore avec une DS3 ou une Fiesta. Cela pourrait changer, car on parle d’une arrivée en WRC de la marque de Wolfsburg. Peut être que là, au volant d’une Polo WRC ou d’une Scirocco WRC, le Qatari aurait les moyens d’exprimer son véritable talent, car pour le moment, Nasser a toujours financé ses participations aux compétitions automobiles via ses partenaires : la banque arabe Barwa n’en est que le meilleur exemple. Mais ne lui jetons pas la pierre Pierre, Nasser a tout de même un coup de volant, on ne remporte pas de tels titres et victoires avec une seule valise de biftons, d’autres pilotes l’ont bien illustré. Nasser est d’ailleurs pilote Red Bull, c’est qu’il doit avoir quelques chose ce gars, car il est bien rare que Helmut Marko, responsable des programmes sportifs chez Red Bull choisisse des pignoufs pour porter les couleurs du taureau rouge.
Nasser, quand il est content, il sourit. Et là, il est content. Il est content mais il a l'air con avec son pouce en l'air... Va falloir leur dire aux pilotes un jour, d'arrêter ça... Morceaux choisis. Pour sa troisième saison en PWRC, il remporte le championnat en 2006 au volant de son Impreza N12. A sa droite, on retrouvait alors un certain Chris Patterson, l’actuel copilote de Petter Solberg. En cette même année 2006, il sera aussi titré Champion du MERC, tout comme en 2003 et 2005, 2007, 2008 et 2009 : rien que ça ! 2010, Al-Attiyah participe au Dakar au sein de l’équipe officielle VW, qu’il aura rejoint après un passage chez BMW X-Raid. Là, il rentre à Buenos Aires en seconde position du rallye à 2 minutes derrière Carlos Sainz, ce qui reste le plus petit écart de l’histoire à l’arrivée d’un Dakar. Fin 2010 toujours, il remporte le Cyprus Rally, en IRC sur Fiesta Super 2000, après avoir disputé quelques autres manches de l’IRC et du SWRC. La Fiesta Super 2000, à qui il aura offert la seconde victoire de son histoire lors du Qatar International Rally, après celle de Mikko Hirvonen, lors du Rallye Monte Carlo.
Nasser, quand il est content, il sourit. Et là, il est content. Les dents blanches et la combi blanche, whouahou !
Nasser, faut pas le prendre pour un pigeon. Mais le pilotage en rallye ou rally-raid n’est pas l’unique spécialité de Nasser. Plutôt rares sont les pilotes qui auront eu avant leur carrière derrière le volant une carrière dans un autre sport. On pourrait penser à Nicolas Vouilloz qui a remporté (entre autres) 5 titres de champion du monde de descente VTT et qui fut champion de France des rallyes en 2006 et champion IRC 2008, deux titres sur Peugeot. Pensons aussi à Guerlain Chicherit qui a –outre explosé la Mini Countryman au Dakar 2011 lors de la journée de repos (respect !)– remporté 4 titres de champion du monde ski freeride avant de devenir pilote officiel BMW X-Raid en rallye-raid. Al-Attiyah, lui, pratique le tir au pigeon. Non pas qu’il soit amateur de chasse, pêche et nature, mais le ball-trap est son dada ! En gros, pour schématiser, j’suis pas spécialiste mais j’ai du m’y intéresser pour écrire ces lignes, une machine envoie des disques d’argile en l’air, et notre Nasser tire sur ces disques avec un fusil à billes de plomb, et oué ! Qu’on me présente celui qui a inventé ce sport et je l’invite mercredi soir ! Bref, le tir au pigeon réussissait si bien à Al-Attiyah qu’il fut médaillé d’or aux jeux olympiques d’Asie 2002 et termina 4ème des Jeux olympiques d’Athènes 2004. Pas mal non ? Mais comme j’y connais rien, pour moi, ça m’a l’air exceptionnel. Nasser devrait d’ailleurs être présent lors des Jeux Olympiques de Londres 2012.
Pan ! Pan !
Et maintenant ? Si cette année 2011 commence bien pour notre Qatari, elle devrait se poursuivre de belle façon. Il devrait continuer à rouler pour VW en rally-raid (sans doute au Silk Way Rally) mais aussi au sein du MERC. Sa monture n’est pas encore connue, mais il se pencherait sur une MINI WRC ou une Fiesta WRC. Aussi, comme nous avons pu le voir en début d’article, Al-Attiyah arriverait au haut niveau du WRC avec la possible arrivée de Volkswagen en cette compétition, pour 2012 ou 2013. Nous en parlerons très certainement dès que nous aurons plus d’infos.
Victoire à Chypre 2010 ! Voilà, j’espère que ce petit article vous aura un peu éclairé sur un pilote ayant toujours le sourire aux lèvres. Avec cette victoire lors de ce Dakar 2011, on pourrait même dire que Nasser sort enfin du désert… Il dira même, à l’arrivée à Buenos Aires : « C’était un rêve de gagner le Dakar. Je pense qu’après cette victoire, tout le monde va savoir où se trouve le Qatar. » Al-Attiyah, le nouvel ambassadeur du Qatar ? Il est surtout plus crédible que Zidane en ambassadeur du Qatar organisateur de la coupe du monde de football 2022...
Au rayon des théories farfelues, je vous en ai déjà sorties quelques unes. Voici ma dernière en date. Je l'avoue, elle est un peu tirée par les cheveux mais pourrait bien tenir debout !
Dernièrement, Citroën Racing a officialisé ses pilotes officiels, à savoir un duo de Sebs : Loeb et Ogier. A ce team officiel de Satory, venait s'ajouter le Junior Team (ou équivalent, le nom n'étant pas fixé) avec pour le moment Peter VanMerksteijn Junior, le second pilote n'étant pas encore connu. Alors qui? Kimi Raïkkonen ? Petter Solberg ? La tendance allant vers une reconduction du contrat de Raïkko avec Red Bull (http://www.autosport.com/news/report.php/id/88758), la boisson autrichienne étant partenaire de la marque aux chevrons aidant la chose, quid de Petter Solberg ? Le Norvégien avait défrayé la chronique cette année avec sa C4 WRC "privée" se permettant de "taper" les pilotes officiels du chevron et de l'oval. Les espoirs allaient bon train de le voir en tant qu'officiel -ou semi officiel- au volant d'une DS3 WRC mais selon les dernières rumeurs et bruits de couloir, cela ne devrait se faire. Bon an mal an, Solberg, depuis l'abandon du programme officiel de Subaru aura réussi à rebondir et à marquer le WRC avec ses plus faibles moyens privés, jusqu'à ce qu'Olivier Quesnel, boss des Peugeot Sport et Citroën Sport lui offrit un statut officiel. Non pas en WRC, non, mais en IRC, pour une pige, lors du prochain Rallye Monte Carlo 2011, sur la 207 Super 2000 de Peugeot France. Solberg, excessif et passionné comme à son habitude, commentait alors (http://www.pettersolberg.com/html/2010/12/06/petter-solberg-kj%c3%b8rer-irc-rallye-monte-carlo): " I was very surprised when Olivier Quesnel, director of Citroën Racing and Peugeot Sport, contacted me and asked if I would be a guest-driver for the 2011 IRC Rallye Monte-Carlo in January. Of course I had to accept!" Au norvégien nouveau venu, Stéphane Sarrazin et Bryan Bouffier complèteront l'équipe pour cet évènement hors normes. Alors ? Solberg, nouveau protégé de la marque au lion et de Quesnel ? Peut être bien.
Mais le rallye n'est pas le principal du programme sportif de la marque au lion, l'endurance en est le chef de file. L'objectif est inavoué mais bien présent : à travers ses deux programmes endurance & rallye Peugeot veut marquer l'histoire : la même année, avec deux programmes officiels, les p'tits gars de Velizy veulent remporter le Rallye Monte Carlo et les 24 Heures du Mans, deux des plus grandes, des plus historiques compétitions automobiles qui soient, rien que ça !
En endurance, si les équipes ne sont pas fixées encore chez Peugeot, on sait déjà que l'équipe Oreca (qui a fait rouler la 908 cette année en Le Mans Series sous un statut semi officiel) bénéficiera de la 90X dès cette année, dès sa première apparition. Mais vous me direz "où veut-il nous emmener ce malin là, ce rigolo là !?" Je m'explique... Chez Oreca, seuls deux pilotes ont annoncé pour 2011 (http://www.lequipe.fr/Formule1/breves2010/20101222_083909_duval-et-lapierre-chez-oreca.html), à savoir les Frenchie Loïc Duval et Nicolas Lapierre. On a pu voir que Peugeot et Oreca étaient très proches depuis quelques temps, au point même de remporter ensemble en Le Mans Series les titres Team (Oreca), Constructeurs (Peugeot) et Pilotes avec Stéphane Sarrazin, pilote officiel Peugeot prêté à Oreca en plus de la 908 HDI FAP, pour compléter le trio avec Loïc Duval et Nicolas Lapierre.
Vous me demanderez où je veux en arriver... j'arrive, j'arrive... Tout simplement, je verrai bien notre cher Petter Solberg en tant que pilote officiel... Peugeot... en endurance, et oui, à la place par exemple de Stéphane Sarrazin ! On se rappelle par exemple qu'en janvier 2009, Hollywood avait pu tester l'Oreca LMP1 sur le circuit du Castellet, et cela lui avait plu ! Le raccourci est bien rapide mais il existe. Un statut officiel Peugeot en IRC pour le Monte Carlo pour commencer, un statut officiel Peugeot "déporté" chez Oreca sur la 90X et pourquoi pas quelques piges sur la 207 Super 2000 en plus ? Cela peut être un peu tiré par les cheveux, mais je le verrai bien ainsi... et le pire... c'est que cela ne me déplairait pas, loin de là !Petter rejoindrait ce groupe si fermé de pilotes exercant leurs talents aussi bien sur compéitions routières que sur circuit... et j'en suis grand fan.
Allez Banzaï Petter et vivement que 2011 commence !
A bientôt, Jean-Charles
PS: à voir ou à revoir, l'essai de l'Oreca LMP1 par Petter Solberg, en janvier 2009 :
Aujourd'hui, en toute simplicité, une simple caméra embarquée. Cette fois, embarquons avec Tommi Makinen et Risto Mannisenmaki sur Mitsubishi Lancer Evo VI du team Marlboro Mitsubishi Ralliart. Si Tommi et Risto réalisèrent le temps scratch de cette ES de Coll de Santigosa (10.62 km), le rallye, rappelons-le, fut le lieu de la première victoire en Mondial de Philippe Bugalski, sur la Citroën Xsara Kit-Car. Citroën commençait alors à marquer de ses chevrons l'histoire du WRC.Plus d'infos sur le Rallye Catalunya-Costa Brava, Rallye de Espana 1999 :http://www.juwra.com/catalunya_1999.html
Alors qu'en début de semaine Peugeot France annonçait ses pilotes ainsi que ceux de ses filiales, la liste officielle des engagés au Rallye Monte Carlo 2011 est enfin publiée. Le réseau Peugeot France sera donc représenté par Bryan Bouffier, récent champion de France des rallyes sur 207 Super 2000, Stéphane Sarrazin et pour cet unique rallye, le Fougueux Norvégien Petter Solberg. Peugeot Belgique soutiendra le jeune Thierry Neuville, Peugeot Portugal, Bruno Magalhaes et Peugeot UK, Guy Wilks. Côté Skoda, qui fêtera en 2011 son 110ème anniversaire, la marque présentera cinq voitures officielles avec au volant des Fabia 2000 Juho Hanninen, Freddy Loix, Jan Kopecky, Nicolas Vouilloz et Andreas Mikkelsen.
Il est dans la nature humaine de vouloir sortir du peloton. Nous rêvons tous d'une échappée solitaire, épisodique ou définitive. Notre époque pourtant nous incite à rester groupés, à nous économiser, à privilégier la durée, sur la violence de l'instant. Le champion seul conserve le droit d'exalter notre volonté de puissance et nos désirs de gloire, vestiges de l'enfance joueuse et conquérante. Ce n'est cependant pas l'histoire d'un champion que nous allons vous raconter ici car pour connaître la vie des grands hommes il suffit pour cela de consulter n'importe quelle encyclopédie. L'existence de Ghislain Lambert en revanche, n'apparait nulle part même si son caractère exemplaire a beaucoup plus à voir avec notre propre humanité.
Ainsi commence le film « Le Vélo de Ghislain Lambert » mais ce n'est cependant pas l'histoire d'un champion que nous allons vous raconter ici.
Champion du Monde Junior en 2005 sur Citroën C2 Super 1600 officielle, Dani Sordo arriva sur la grande scène du WRC en 2006, quand vint le temps du programme privé avec Kronos. Performant dès la mi-saison, il prend la place de son compatriote Xevi Pons, mis sur le côté pour performances insuffisantes. Dani ainsi termine 5ème du WRC 2006, alors que son coéquipier Loeb termine à la première place, en étant titré lors du rallye d’Australie qu’il ne dispute pas, une clavicule récalcitrante lui imposant de rester at home. 2007 symbolise le retour de Citroën sous un statut officiel et Dani est nominé second pilote derrière l’Alsacien, et ce sera ainsi, 4 ans de suite, jusque cette année, avec des piges en Citroën Junior durant la saison, devant s’effacer devant l’arrivant Ogier.
Pour sa première saison en WRC, Dani se montre rapide et signe son premier podium dès son 4ème rallye en World Rally Car, à la maison, lors du Rallye d’Espagne, alors qu’il est deux au scratch derrière Sébastien Loeb, oui, déjà. Et cela durera jusqu’à aujourd’hui. Pas une fois, Dani Sordo n’a su finir un rallye devant le septuple champion du monde. Ou alors, pas une fois, il n’a pu finir devant le Français. N’a pas su ou n’a pas pu ? On ne le saura pour ainsi dire jamais, Dani a toujours su tenir ses mots, assumer son rôle de second pilote voire de troisième pilote cette année. Dani Sordo, le parfait second pilote, le parfait équipier, le parfait porteur d’eau, toujours prêt à aider son pilote n°1, ne rechignant pas la tâche imposée par ses directeurs, qu’ils soient Guy Fréquelin ou Olivier Quesnel.
Alors que faire ? L’an prochain, Dani Sordo ne représentera pas officiellement la marque aux chevrons. Olivier Quesnel lui ayant annoncé que Seb Ogier, « l’autre Seb » le remplacerait en l’équipe « Citroën Total WRT. » Exit donc l’ibérique, exit donc son statut officiel. Retour à la case départ. Que deviendra-t-il alors ? L’équipe Junior de Citroën peut être un recours mais notre pilote ne veut pas régler les 3,5 millions d’euros que lui demande Olivier Quesnel pour rouler hors équipe officielle. D’autres pistes sont jouables pour Dani. Ford tout d’abord. Santander, banque partenaire de l’Espagnol depuis ses débuts au haut niveau serait intéressé de le voir rouler chez Ford, les rapports entre l’oval bleu et Abu Dhabi étant assez prochesalors que la banque aux vestes rouges souhaite entrer en contact avec l’Emirat arabe (source AutoHebdo n°1779.) Rallying is business encore une fois. L’autre piste de l’Espagnol serait Mini, via Prodrive. Il y rejoindrait alors le Britannique Kris Meeke, premier pilote engagé par l’équipe elle aussi britannique. Avec Meeke et Sordo, les Britons de chez Prodrive feraient alors une belle affaire : Kris a connu la Peugeot 207 Super 2000, référence en IRC et Dani a connu la C4, référence en WRC. L’équipe serait intéressante à voir et l’équilibre des expérience (Meeke+Sordo+Prodrive+BMWMotorsport) ferait de la marque Mini une belle 3ème équipe dans le WRC, du moins sur le papier.
Wait and see maintenant, le championnat 2011 se dessine bien loin de ses lignes…
Sous cette caricature du « perdant » qu’est Ghislain Lambert, je souhaite à Dani de trouver un baquet, un statut, une équipe à son niveau, car il a su, pendant des années, se taire quand il fallait, s’effacer quand on lui demandait et vivre dans l’ombre d’un géant. Il mérite aujourd’hui de rebondir. Bonne route Dani…
Il y a un mois demi, je participais au Rallye de France, en Alsace. Je plaisantais alors sur les noms de village que nous traversions. Outre Oberhoffen sur Moder, village ayant vu Sebastien Loeb grandir, nous avions pu voir Nierderschaeffolsheim du côté d'Haguenau. Nom à lire trois fois avant de tenter toute prononciation...
Un autre copilote, Bruno Brissart cette fois, nous confiait alors : "ça vaut bien les Aberystwyth , Ffestiniog, et autres noms du Rally GB au Pays de Galles !" et il n'avait pas tort !Ce weekend, c'était Gaetan Houssin, l'autre Ergopilote, qui était présent sur une manche du WRC, à savoir le Rally GB. Il a pu, lui, croiser le charmant village de Pwllgloyw, du côte de Cardiff !MonNierderschaeffolsheim est alors battu à plates coutures... Les noms de village dans les contrées les plus reculées ou de notre Douce France, le calvaire des copilotes ! Et comme dirait l'amie Marine Murat,copilote de l'Alsaco Jo Fritsch... "Moi, je ne me prends plus la tête, leurs noms de bled, je n'essaye plus de les prononcer correctement. Je prononce directement à l'arrache, parce que, quoi qu'il en soit, je sais que mon cher pilote me reprendra... ;-)" et la comprendra !
J'irai bien refaire un tour du côté de Boeschepe ou Godewaersvelde !
Voilà c'est fini. Ce pourrait être de la chanson de Jean-Louis Aubert dont je vous parle mais non. C'est fini, une page se tourne après ce Wales Rally GB qui clot cette saison 2010. Il y eut les Groupe 1, 2, 3 et 4 des années 70 puis le Groupe B dans les années 80, puis le Groupe A dans années 90 et le WRC des années 2000. A chaque décennie sa règlementation, sa legislation. Nous y sommes, fin 2010, les WRC tirent leur révérence. M-Sport Ford et Citroen Racing remontent leurs actuelles Focus et C4 sur les camions. Direction le musée pour ces belles, ces WRC, ces élites qu'on aime tant. Ces belles, symbole d'une toute puissance, d'une toute violence, d'une toute technique, d'une toute technologie. Quelle joie n'avons nous pas eu lorsque l'une d'entre elles était engagée sur une de nos épreuves nationales, régionales, locales... Elles, belles, nous laissaient regarder leurs courbes parfaites, habillées de couleurs vives... Nous, envieux d'elles, dignes représentantes du best of rallying... Asphalte, terre, neige, boue, gravier, elles ont tout connu. Brouillard gallois, humidité indonésienne, tortueuse corse, piégeuse Allemagne, froid Suèdois, marathon kenyan et bien d'autres "amazing places of rallying". Elles ont tout fait, tout vu. A leurs rênes, dizaines de preux chevaliers se battaient, tentant d'arracher de mètre en mètre le chrono, unique but d'un weekend de grand tournoi. A leurs droites, d'autres dizaines de beaux parleurs chantaient de ligne en ligne les virages, courbes et obstacles de la bataille. Les règles changent, les temps changent disait McSolaar.
Le chiffre est rond. Dix. Dix marques auront joué le jeu, entre 1997 et 2010. Citroën, Peugeot, Subaru, Ford, Mitsubishi, Skoda, Seat, Hyundai, Toyota et Suzuki pour être exhaustif. Deux marques attaquèrent la saison 1997 avec cette nouvelle règlementation : Ford avec son Escort WRC et Subaru avec son Impreza WRC, Toyota et sa Corolla les rejoignant en cours de saison. Il fallait ensuite attendre l'année suivante pour que Seat et sa Cordoba n'arrivent, puis Peugeot et sa mythique 206 WRC en 1999 alors qu'en cette même année Ford changeait de modèle avec l'arrivée de sa Focus WRC. Le début des années 2000 fut faste avec les performante Xsara WRC, ratée et frustrante Lancer WRC, sous-budgétisée Octavia WRC puis Fabia WRC, triste Accent WRC, brillante C4 WRC invaincue sur l'asphalte et la SX4 WRC, qui fut une four complet. Entre 1997 et fin 2008, la japonaise Subaru allait faire évoluer sa célèbre Impreza WRC, jusqu'à l'arrêt du programme compétition. Ford développerait, elle, sa Focus en 3 modèles jusqu'à aujourd'hui.
Cette fois, Exit les WRC dans leur configuration "2 litres 4 roues motrices", on garde le nom "World Rally Car" mais le 4 cylindres 2 litres glisse vers une cylindrée moindre, à 1,6 litres. Bonjour les p'tites nouvelle. Les marques qui restaient sur le WRC 2010 sont toujours là, à savoir Citroën et Ford, avec leurs p'tites DS3 WRC et Fiesta WRC. Une petite nouvelle arrive aussi, la MINI Countryman WRC, à compter du Rallye d'Italie, en Sardaigne, le weekend du 8 mai prochain. Avant cela, rendez-vous du 10 au 13 février prochains pour le Rally Sweden, manche d'ouverture du championnat 2011, pour enfin voir ces nouvelles WRC, qui auront tout à faire pour garder l'âme de leurs grandes soeurs... car même si l'arrivée de nouvelles autos est toujours excitant, nos chères WRC garderont une place particulière...
Samedi matin, réveillé tôt, je me mettais à bosser sur ce papier vers 7h du matin. Une heure plus tard, j'allais consulter ma boîte mail. Le communiqué émmanant de chez Peugeot Sport était tombé : la 90X était annoncée à la presse, et l'information allait être diffusée au grand public. J'étais juste à l'avance de quelques minutes, un poil en retard même. Bonne lecture...
Les temps changent, les règlementations changent, les programmes changent… Dans le sport automobile mondial, 3 compétitions de prestige s’affrontent : la F1, l’Endurance et le rallye. La F1, elle, ne changera pas de réglementation l’an prochain. Cela est prévu plutôt, côté moteur, pour 2013. Côté Endurance et Rallyes, cela changera dès 2011. D’ailleurs, deux façons de voir la chose s’affrontent.
Par une seule fois, 908 et C4 purent s'affronter sur le même terrain, ou presque ! C'était lors d'une opération Citroën Sport / Peugeot Sport : Stéphane Sarrazin pilote Peugeot allait essayer la C4 WRC sur terre tandis que Sébastien Loeb essayerait la 908 sur le circuit du Castellet. Photo : Peugeot Sport / DPPI / Claude Saulnier
En rallyes (en WRC précisément), c’est la FIA qui règlemente le championnat, des rallyes choisis aux voitures autorisées, le tout étant décidé en accord avec les constructeurs.
En Endurance, c’est l’ACO (Automobile Club de l’Ouest) qui gère le bébé avec trois championnats s’articulant autour des 24 Heures du Mans : Le Mans Series en Europe (LMS), American Le Mans Series sur le continent ricain (ALMS) et Intercontinental Le Mans Cup (ILMC). Pour ainsi dire, contrairement à la F1, au WRC, au WTCC ou encore au FIAGT1, l’Endurance n’est pas régie par la FIA. Jusqu’à début de saison 2010, pas de championnat mondial, pas de vitrine sur le globe. Le problème était là, les constructeurs souhaitant se battre à travers les continents plutôt que sur deux continents, et c’est pour cela que l’Intercontinental Le Mans Cup fut créé. Ce championnat devrait être plus exclusif, plus communiquant dès l’an prochain en étant ce qu’on pourrait appeler un Championnat du Monde d’Endurance. Espérons que le nom « Intercontinental Le Mans Cup » soit juste compréhensible pour le commun des mortels, ce que je doute. Les deux marques phares de l’endurance se sont déjà inscrites, il s’agit de Peugeot et d’Audi. Pour ces deux marques, outre ce nouveau championnat, un challenge est à la hauteur de la bataille qui fait rage depuis 2007 : la nouvelle réglementation 2011. Nouveau châssis, nouveau moteur, tout sera nouveau en 2011 pour les constructeurs et équipes faisant rouler les LMP1. Obligatoirement, le moteur passera du V12 au V8, tout en restant à la technologie Diesel HDI FAP. A Satory, depuis plus d’un an, l’équipe développe une nouvelle barquette, un nouveau proto : la 90X. Cette 90X aura la lourde tâche d’être aussi performante que sa précédente, la 908, mais surtout, que sa concurrente et rivale éternelle, l’Audi et son TDI. Espérons pour la marque au Lion que cette 90X marque autant les esprits que sa grande sœur : elle avait remporté sa première course, les 1000 kilomètres de Monza 2007…
2007 marque aussi une année importante pour l’autre marque du groupe PSA, Citroën. En effet, depuis 2007, la C4 WRC est le bijou de la marque aux chevrons. Le bijou, le trésor, la prunelle de ses yeux, bref, la vitrine du sport auto by Citroën. Dès son premier rallye, la C4 WRC marquait les esprits en réincarnant le retour officiel de Citroën –après une année de pause officieuse- mais surtout en remportant son premier rallye, le Rallye Monte Carlo, avec le duo Loeb-Elena.
Cette année, il s’agira de la dernière année de présence de la C4 WRC, après 4 ans de bons et loyaux services. L’an prochain, changement de réglementation oblige –et le marketing aussi-, ce sera la DS3 WRC qui prendra le relai. Exit le 2 litres turbo compressé, le downsizing est de mise pour les modèles de série comme en sport auto, et le 1.6 turbo équipera le nouveau bijou de Satory. Les essais ont lieu depuis plus d’un an, sur toutes les conditions possibles et imaginables. Je crois que la seule surface où la DS3 WRC n’a pas mis ses roues est celle de la lune ! Asphalte, terre roulante ou cassante, glace, neige, montagne, plaine… tout a été testé pour cette nouvelle, aussi belle que bête. De plus, à son volant, les meilleurs pilotes du giron PSA y ont été vus : Loeb, Sordo, Ogier, Bouffier, Meeke… Toutes les conditions, tous les pilotes, autant dire que tout a été mis en œuvre pour que la DS3 WRC succède dignement à la C4 WRC.
Côté victoires et titres, ces deux belles que sont la C4 WRC et la 908 HDI FAP ont porté les couleurs de leur marque respective comme il le fallait. Chez Citroën, la C4 a remporté tous les rallyes asphaltes auxquels elle a participé, rien que ça ! Elle a permis à Loeb et Elena d’être titrés par 4 fois, et Citroën par trois fois en 2008, 2009 et 2010. La 908 HDI FAP, elle, remporta –après Petit Le Mans, début octobre- les deux tiers des courses auxquelles elle a participé, ne remportant qu’une seule fois les 24 Heures du Mans, en 2009.
Un défi de taille s’offre donc aux hommes d’Olivier Quesnel, boss de Peugeot Sport et Citroën Racing. Deux nouvelles règlementations, deux nouvelles autos, deux nouveaux moteurs, bref, ça bosse dur de Velizy à Satory ! Il reste à chacun de ces bijoux automobiles une course à disputer. Pour la C4 WRC, il s’agira de dérouler lors du Wales Rally GB, où plus aucun titre ne sera en jeu : les titres Pilote, Copilote, Constructeur étant remportés par Loeb, Elena et Citroën lors du Rallye de France Alsace, début octobre.
En revanche, pour la 908, rien n’est joué, enfin presque, car le bilan de la marque sochalienne n’est pas si mauvais que ça, malgré la catastrophe du Mans 2010. Peugeot remporta en Le Mans Series le titre Constructeurs, son pilote phare Stéphane Sarrazin le titre Pilote, et son team satellite –Oreca- le titre Team, difficile de faire mieux. De plus, la marque remporta les deux manches de l’ALMS auxquelles elle participa, soit Sebring et Road-Atlanta. Pour couronner le tout, le titre de l’Intercontinental Le Mans Cup est toujours jouable. Cela se vérifiera le weekend prochain lors de la dernière manche à Zhuhai, en Chine, là où la 908 fera ses derniers kilomètres sous son statut officiel…
Entre la C4 WRC et la 908 qui passent leur chemin, les DS3 et 90X qui arrivent, c'est une grande et belle page du sport automobile qui se tourne ici. Une page à hauteur d'une époque Matra, d'une autre époque où il y avait 7 pilotes français en F1, ou encore d'une époque où les 205 T16 étaient reines du groupe B.
Direction le musée pour les belles de Cumbria...